RDC-Goma | La Société civile alerte : Les déplacés de Mugunga et Nzulo sommés de quitter leurs camps dans 72 heures

Les responsables des camps des déplacés de guerre de Mugunga et Nzulo s’inquiètent de l’ultimatum que le régime de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC)/M23 leur a donné. Ils doivent quitter leurs camps dans un délai de 72 heures. Les déplacés devront regagner leurs milieux d’origine, selon les informations recueillies de sources concordantes.

Cette situation inquiète profondément le président de la société civile de Karisimbi, Christian Kalamo, qui a été alerté par les représentants des déplacés.

Selon Christian Kalamo, le retour de ces populations dans leurs villages est pratiquement impossible dans l’état actuel des choses. « Pendant la guerre, plusieurs maisons ont été détruites et ces localités ne sont plus que des brousses, notamment à Rutshuru, Shasha, Malehe et Bashali Mokoto. De plus, les routes menant à ces villages sont devenues impraticables », explique-t-il.

Un retour semé d’embûches

Quitter Mugunga pour Rutshuru, Bwiko ou encore Kitchanga nécessite d’énormes efforts et des moyens que les déplacés ne possèdent pas. « Nous lançons un appel urgent au gouvernement national de Kinshasa, aux organisations internationales et nationales afin qu’ils garantissent la sécurité de ces populations. Si elles doivent quitter les camps, cela doit se faire dans la dignité », insiste Christian Kalamo.

Au-delà des défis logistiques, des dangers mortels guettent ces déplacés dans leurs villages d’origine. « Certains endroits sont encore infestés d’engins explosifs, d’armes et de munitions abandonnées. Les renvoyer dans ces milieux, c’est les exposer à un danger certain, en particulier les enfants », alerte-t-il.

Face à l’urgence, Christian Kalamo en appelle à la responsabilité du gouvernement congolais, des organisations humanitaires, de la SADC, de l’EAC, de l’Union européenne et de la communauté internationale. « Ces déplacés ne sont ni préparés ni en mesure d’assurer leur propre retour. Leur donner seulement 72 heures pour évacuer est inhumain. Un minimum de respect des droits de l’Homme s’impose », martèle-t-il.

Alors que l’incertitude plane sur le sort de ces milliers de familles, il est désormais de la responsabilité de la communauté nationale et internationale de faire face à ses responsabilités pour éviter une crise humanitaire supplémentaire dans cette région déjà éprouvée par des années de conflit.

P.P

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