La Directrice générale du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), Catherine Russell, a exprimé, jeudi 13 février 2025, son inquiétude face à l’aggravation de la violence dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Dans une déclaration alarmante, elle a souligné les conséquences dévastatrices de cette situation sur les enfants et les familles.
Les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont particulièrement touchées. Selon les informations recueillies, les violations des droits des enfants, notamment les viols et autres formes de violence sexuelle, atteignent des niveaux alarmants. Les données de l’UNICEF révèlent qu’au cours d’une semaine seulement, le nombre de victimes de viols ayant besoin de soins médicaux a quintuplé, dont 30 % étaient des enfants. Ces chiffres pourraient néanmoins être sous-estimés, de nombreux survivants hésitant à se manifester.
Une mère a révélé que ses six filles, dont la plus jeune n’a que 12 ans, sont victimes d’agressions répétées par des hommes armés lors de leurs sorties pour chercher de la nourriture. Parallèlement, les enfants et leurs familles subissent des bombardements incessants les obligeant à fuir à plusieurs reprises pour échapper aux combats.
La situation est d’autant plus préoccupante pour les enfants non accompagnés. Plus de 1 100 d’entre eux ont été identifiés dans les provinces du Grand Kivu au cours des deux dernières semaines. Ces enfants, souvent séparés de leurs familles, risquent d’être recrutés par des groupes armés et exposés à des violences supplémentaires.
L’UNICEF mobilise ses équipes sur le terrain pour enregistrer ces enfants, leur fournir un hébergement temporaire et garantir qu’ils reçoivent les soins médicaux et psychosociaux nécessaires. Malgré cela, le recrutement d’enfants par des groupes armés continue d’augmenter, avec des témoignages faisant état de jeunes de seulement 12 ans intégrant des milices.
Par ailleurs, Catherine Russell a invité les parties au conflit à mettre fin immédiatement aux violations des droits des enfants et à garantir la protection des civils, conformément au droit international humanitaire. Elle a également insisté sur la nécessité d’un accès humanitaire sécurisé pour atteindre tous ceux qui en ont besoin.
Enfin, l’UNICEF a plaidé pour un renforcement des efforts diplomatiques afin de mettre un terme à l’escalade militaire et de trouver une solution politique durable, permettant ainsi aux enfants de vivre enfin en paix.
Jordan ANGEMITO