Le 30 juin, date sacrée de l’indépendance de la République démocratique du Congo, prendra cette année une dimension prophétique. Alors que la nation va commémorer sa libération du joug colonial, l’archevêque supérieur des Communautés unies du réveil (CUR) Dodo Israël KAMBA orchestre au Palais du peuple un grand culte pour la paix, faisant de ce symbole historique un tremplin spirituel vers la délivrance du pays, particulièrement à l’Est en proie aux violences inouïes depuis des décennies.
Convergence historique et divine !
Depuis le mois de février, chaque lundi résonne dans les églises des CUR l’appel du leader spirituel : « Dieu nous a recommandé de nous réunir pour la prière ». Cette mobilisation hebdomadaire culmine ce 30 juin en un rassemblement sans précédent sous le thème « Pour une paix durable ». Un choix de date loin d’être anodin, comme l’explique l’archevêque Dodo Kamba: « Dieu nous avait dit dès le début de l’année que ce serait le 30 juin que les choses vont s’arrêter ».
La symbolique est forte : 65 ans après l’accession à la souveraineté nationale, le Palais du peuple ( habituellement temple du pouvoir politique ) se muera en sanctuaire où des milliers de fidèles de toutes confessions viendront intercéder. « C’est ma première fois de m’annoncer ainsi pour un sujet aussi précaire », confie Dodo KAMBA, soulignant le caractère exceptionnel de cette initiative.
« La fin d’une chose fait cesser les contestations »
Le prélat cite avec autorité les Écritures : « La Bible dit : « La fin d’une chose fait cesser les contestations ». Nous verrons le résultat ». Une déclaration perçue comme une prophétie sur la résolution des conflits qui minent le pays.
Dans les allées des Communautés unies du réveil, on murmure que ce 30 juin pourrait marquer un tournant.
Au-delà de la dimension spirituelle, l’événement se veut une leçon de civisme. Entre deux cantiques, Dodo KAMBA compte insuffler les valeurs de cohésion nationale : « C’est comme ça que nous pouvons accompagner le pays, le chef de l’État… et tout le peuple ».
Des observateurs y voient une opportunité de sensibiliser sur la nécessité de l’unité nationale et de combattre les divisions ethniques et politiques. « Son discours fusionne habilement réveil religieux et réveil patriotique », analyse-t-on.
Nombreux sont les Congolais qui placent leur espoir dans cette initiative. « Si l’indépendance nous a libérés des colonisateurs, cette prière peut nous libérer de nous-mêmes », espère un pasteur des CUR.
Rémy NSIMBA