Le ministre d’Etat en charge du Développement rural, Mohindo Nzangi a éclairé la lanterne de l’opinion sur l’annonce faite par le Président Félix Tshisekedi lors de son discours sur l’Etat de la Nation, de réhabiliter 38 000 Km de route des desserte agricole, 11 423 Km des routes prioritaires supplémentaires en déployant une brigade routière en chaque province pour un entretien régulier, et d’aménager 11 432 Km des voies navigables pour servir a la desserte agricole et construire des entrepôts portuaires adaptés. L’on se souvient que cela avait suscité un tollé dans l’opinion pour qui la promesse du président était pour le moins démesurée, arguant qu’il faudra 104 Km des routes par jour pour avoir les 38 000 Km promis par le Chef de l’Etat congolais.
Mohindo Nzangi se veut particulièrement confiant. «C’est réaliste, c’est réalisable et nous allons le faire», a-t-il rassuré l’opinion, hier mercredi 17 décembre, à la faveur d’un briefing de presse qu’il a co-animé avec le ministre d’Etat en charge de l’Agriculture et Sécurité alimentaire, Grégoire Mushail Mutomb, et le ministre de la Communication et Médias, et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
A en croire le ministre d’Etat en charge du Développement rural, le gouvernement a fait le choix d’une stratégie de développement intégral. «C’est à dire qu’on ne choisit pas seulement de petite partie du pays où on fait des choses et les autres parties on les laisse en berne», a-t-il soutenu. Dans cette optique, le gouvernement mise sur un transport multimodal pour garantir, grâce au désenclavement, l’évacuation des produits agricoles. «Nous voulons que les routes de desserte agricole que nous allons faire, pour le rendre plus utile, soient connectées à la fois aux routes prioritaires et aux voies navigables», a expliqué Mohindo Nzangi.
«Nous allons le faire. Ce n’est pas un travail compliqué»
Le ministre d’Etat en charge du Développement rural a rappelé qu’à l’époque coloniale, les routes de desserte agricole étaient faites et entretenues par les hommes, sans utiliser des tracteurs. «Les 38 000 Km de route vont être faits par la méthode Himo, c’est à dire la population va être mobilisée pour réhabiliter et entretenir ces routes», a fait savoir Mohindo Nzangi, indiquant que le coût substantiel de réhabilitation par cette méthode, est marginal.
A côtés des routes de desserte agricole, le gouvernement entend également réhabiliter 11 423 km des routes prioritaires aussi appelées des routes provinciales. Elles relient les chefs-lieux des territoires entre eux et avec les Chefs-lieux des provinces. «Les routes de desserte agricole seront connectées à ces routes prioritaires pour permettre à la population d’évacuer les produits agricoles des bassins de production vers les centre de consommation», a déclaré le ministre du Développement rural.
25 000 km de voies navigables dans le pays
Comme susmentionné, le gouvernement congolais entend revaloriser le boulevard que représente son majestueux fleuve Congo et ses rivières. En effet, le pays possède 25000 km de voies navigables. «Ça veut dire que nous avons 65% du territoire, soit 94 chefs-lieux des territoires qui sont connectés à Kinshasa par l’eau», a relevé Mohindo Nzangi. Ce dernier a profité de l’occasion pour rappeler l’immense rôle joué par ces voies à l’époque coloniale: «Ces voies navigables ont été parmi les voies qui ont été les plus utilisées à l’époque coloniale lorsque ce pays été effectivement parmi les dix économies les plus fortes du monde».
Parmi ces cours d’eau, il y a ceux des catégories 1 et 2 gérées par la Régie des voies fluviales (RVF) qui comprend le fleuve et les grandes rivières, et les catégorie 3 et 4 comprenant les rivières, appelées voies navigables de desserte agricole. Le ministre d’Etat Mohindo Nzangi a confié que la priorité est accordée à l’aménagement, soit le balisage qui permet de répertorier et d’identifier de manière claire la route maritime pour éviter les accidents. «L’aménagement de ces rivières permet le désenclavement et le coût de balisage est moins cher par rapport au coût d’entretien des routes puisque nous allons seulement utiliser USD 4 000 par Kilomètre pour le balisage des voies navigables», a-t-il avancé.
Loin du virtuel, Mohindo Nzangi assure que le travail est en train d’être fait. «Nous avons déjà les baliseurs de la RVF qui ont été mobilisés pour ce travail, nous avons commencé la première phase, par rapport aux fonds mis à notre disposition, par le bassin du Kasaï. Nous allons mettre un grand baliseur sur (la rivière) Lukeni qui va désenclaver une partie de la province de Maï-ndombe, une partie du Kasaï et une du Sankuru», a-t-il renseigné. Et d’ajouter : «On peut quitter ici (Kinshasa) et se rendre au port de Lodja. On dit que Lodja est enclavée, alors qu’en faisant la réouverture de la rivière Lukeni, on peut atteindre Lodja par la voie navigable. (On peut) donc quitter Kinshasa avec un bateau de 1200 tonnes et charger à Lodja». Puis: «Nous allons mettre un deuxième baliseur sur la rivière Sankuru pour désenclaver une partie du Kasaï, une partie de Kasaï central et une partie du Kasaï oriental. Nous allons mettre un troisième baliseur sur la rivière Kwilu qui va désenclaver une partie du kwango…»
Le défi est énorme. Mais cela semble ne pas ébranler la confiance de Mohindo Nzangi. Il a donné rendez-vous aux chevaliers de la plume en fin 2025 pour évaluer ce qui aura été fait par son portefeuille dans le cadre du PDL-145 Territoires.
Hugo Robert MABIALA