La situation humanitaire à Goma continue de se dégrader à une vitesse alarmante. Lors d’un briefing de presse spécial tenu ce samedi 1er février 2025 à la RTNC1, le ministre de la Santé publique, Roger Samuel Kamba Mulamba, a dressé un bilan provisoire effroyable des violences dans l’Est du pays : plus de 773 décès et 2 880 blessés ont été recensés en l’espace de quatre jours.
Ce chiffre, a insisté le ministre, ne reflète que les cas officiellement enregistrés dans les structures de santé sous contrôle gouvernemental. « Nous savons qu’il y a plusieurs blessés et des cas de décès qui ne sont pas arrivés dans nos structures de soins et d’autres qui traînent encore dans les rues de Goma », a-t-il précisé.
Une réponse sanitaire d’urgence
Face à cette catastrophe, le gouvernement a entrepris des mesures d’urgence, notamment l’envoi de kits de traumatologie dès samedi dernier. Parallèlement, une « campagne nationale de collecte de sang » a été lancée, visant à recueillir au moins 5 000 poches pour venir en aide aux blessés, aux militaires et aux combattants wazalendo. « En trois jours, nous avons déjà dépassé les 1 200 poches », a annoncé Roger Kamba, exhortant la population congolaise à poursuivre cet élan de solidarité.
Une réunion est prévue mardi prochain avec la Croix-Rouge afin de renforcer la logistique et d’assurer une distribution efficace des poches de sang aux zones les plus touchées.
Un contexte politique tendu
Sur le plan politique, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, a dénoncé des manœuvres bien connues dans cette crise : « Ce qui se passe actuellement ressemble à un film déjà vu (…) Le Rwanda veut utiliser ses pantins comme à l’époque du RCD », a-t-il déclaré, en réponse aux appels au dialogue. S’il n’a pas exclu cette option, il a cependant insisté sur la nécessité d’un cadre bien défini.
En attendant, le drame humanitaire à Goma continue visiblement de s’aggraver. Les regards sont tournés vers les prochaines mesures du gouvernement pour contenir cette hémorragie sécuritaire et sanitaire.
Osée MABIALA