RDC : le PPRD suspendu sur toute l’étendue du territoire national, Joseph Kabila accusé de collusion avec le Rwanda

Le ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières a annoncé, ce vendredi 19 avril 2025, la suspension immédiate des activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) sur toute l’étendue du territoire national. Une décision choc qui vise l’ancien président Joseph Kabila, accusé d’ambiguïté et de silence complice face à l’agression rwandaise dans l’est de la RDC.

Dans un communiqué officiel signé par le Vice-Premier ministre Jacquemin Shabani Lukoo Bihango, le gouvernement dénonce « l’attitude ambigüe de Monsieur Joseph Kabila, Ancien Président de la République, Sénateur à vie et Autorité Morale du Parti Politique PPRD », notamment face à « l’occupation d’une partie du territoire national par l’Armée Rwandaise et ses supplétifs du M23/AFC ». Le ministère pointe le fait que Joseph Kabila n’ait « jamais, dans ses déclarations devant la presse, condamné cette agression ».

Mais plus encore, Kinshasa s’inquiète de la décision de l’ancien chef de l’État de retourner à Goma, une ville toujours partiellement sous contrôle rebelle. Un acte perçu comme une provocation : « Son choix délibéré de rentrer au pays par la Ville de Goma sous contrôle de l’ennemi qui assure curieusement sa sécurité ».

Le ministère de l’Intérieur s’appuie sur les articles 29, 30 et 31b de la loi n° 04/002 du 15 mars 2004 relative aux partis politiques pour justifier cette suspension. « Les activités du Parti Politique PPRD sont suspendues sur toute l’étendue du territoire national », tranche le communiqué.

Le gouvernement annonce également de saisir le parquet près la Cour Constitutionnelle pour « porter les faits » et ouvrir des poursuites à l’encontre de l’Autorité morale du PPRD. Le ministère accuse Joseph Kabila de « silence coupable voire complice », en violation de l’article 6 de la loi sur les partis politiques et de l’article 5 de la loi sur le statut des anciens présidents de la République.

Jacquemin Shabani rappelle également à tous les partis politiques leurs devoirs vis-à-vis de la Nation : « veiller à la consolidation de l’Unité nationale, à la préservation de la Souveraineté de l’État congolais, à la préservation de la Sécurité et de l’Intégrité du territoire national ».

Cette décision marque une nouvelle escalade dans les tensions entre le pouvoir actuel et l’ancien président Joseph Kabila, dans un contexte sécuritaire explosif à l’Est du pays.

Osée MABIALA

Total
0
Shares
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Related Posts