Indépendance, Paix, justice, unité en RDC: L’appel historique de Dodo Kamba

Ce 30 juin 2025, alors que la République démocratique du Congo commémore les 65 ans de son accession à l’indépendance, un autre souffle, cette fois spirituel, s’est levé depuis l’esplanade du Palais du Peuple à Kinshasa. Des milliers de fidèles de diverses confessions religieuses ont convergé vers ce lieu de la République pour une journée de prière dédiée à la paix.

À l’origine de cette mobilisation : l’Archevêque Supérieur des Communautés Unies du Réveil (CUR), Dodo Kamba Israël, dans le cadre de la deuxième édition de la campagne spirituelle « Trompette du Réveil », placée sous le thème « Pour une paix durable en RDC », le prélat a élevé la voix, mêlant intercession et discours de vérité.

Dans un élan de mémoire et d’actualité, Dodo Kamba a dressé un parallèle entre la Table Ronde de 1960, qui avait scellé l’indépendance du Congo à Bruxelles, et l’accord de paix signé le 27 juin 2025 entre la RDC et le Rwanda à Washington.

« En ce jour, en ce même mois de juin, quelque chose de similaire est arrivé », a-t-il lancé. « Il y a trois jours, les représentants de la République démocratique du Congo sont partis pour le camp de la diplomatie à Washington dire à haute voix : « Nous voulons vivre la paix, la vraie paix dans notre pays, une sorte de libération, de liberté en tant que peuple, au lieu de continuer à être subjugués par d’autres nations » ».

Félicitant l’État congolais et son président Félix Tshisekedi pour avoir osé dénoncer l’iniquité, Dodo Kamba a parlé d’une victoire diplomatique doublée d’un moment de libération intérieure, portée par la prière. Il s’est dit convaincu que « grâce à la spiritualité et aux prières, le pays entre dans une nouvelle ère, celle d’une vraie indépendance par une délivrance ».

Appelant les puissances du monde à soutenir ce nouveau chapitre, il les a exhortées à reconnaître le droit du Congo à vivre libre, à restaurer son intégrité territoriale et à garantir la liberté de circulation sur toute l’étendue de son territoire.

Mais son message s’adressait aussi aux dirigeants du pays, auxquels il a rappelé l’éthique dans la gestion du pouvoir. « Nous avons la responsabilité de faire le bien et non le mal, de ne pas arracher les biens des gens avec autorité parce que vous en avez le pouvoir », a-t-il déclaré. Et d’insister : « Que celui qui revêt l’armure ne se glorifie pas plus que celui qui la dépose. Avant vous, il y avait des gens; après vous, il y en aura aussi. Traitez bien les autres et on vous traitera bien à votre tour ».

Dodo Kamba a lancé un cri du cœur en direction des de ceux qui opté pour la voie des armes: « Je pense que vous avez une réponse… Ce n’est pas bien de tuer ses frères », a-t-il affirmé, prônant le dialogue, les idées et les projets de société comme alternatives à la violence.

Il a également fustigé le tribalisme, le sectarisme et les divisions intercommunautaires, des maux qu’il qualifie de honte pour un peuple qui aspire à la paix. « L’union fait la force. C’est en étant unis que nous remporterons la bataille », a-t-il martelé.

Le discours du l’archevêque Supérieur n’a pas éludé les questions de justice et de gouvernance. Il a rappelé que « le jour où l’on rendra justice à qui de droit, et que l’on condamnera les coupables, le Congo prendra son envol », dénonçant en même temps les détournements de fonds publics comme un fléau incompatible avec la reconstruction nationale : « Nous ne construirons jamais le pays de cette manière ».

Il a cependant reconnu les efforts du gouvernement visant à revaloriser les salaires des fonctionnaires, notamment dans les rangs de l’armée et de la police, y voyant un signe encourageant pour rompre avec certaines pratiques informelles.

Dodo Kamba a également lancé une mise en garde franche au monde religieux : que les pasteurs, évêques et autres leaders ne se laissent plus instrumentaliser. « L’heure est passée de prendre l’argent des politiques et de défendre leurs causes, sous prétexte de rechercher la paix et de construire le pays ».

Et de conclure : « Si, dans votre cœur, c’est le souci de ramener la paix dans le pays, il faut que votre conscience soit pure. Vous devez être sûrs que vous ne travaillez pas pour d’autres personnes qui n’aiment pas le pays ».

« Moi, Dodo Kamba Israël, aux côtés de tous les archevêques, évêques et chefs des confessions religieuses de mon pays, nous disons haut et fort que nous choisissons d’être du bon côté de l’histoire ».

Une déclaration forte, en ce 30 juin symbolique, où la prière a rejoint la mémoire, et où l’indépendance du passé a croisé l’espérance d’une paix à venir. Dans une nation encore marquée par les blessures de l’Est et les désillusions du quotidien, la voix de Dodo Kamba s’est voulue celle d’un réveil, pas seulement spirituel, mais aussi moral, social et patriotique.

Osée MABIALA

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