Alors que la République démocratique du Congo continue de faire face à des violences récurrentes, le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, dénonce une nouvelle fois un manque de volonté politique du gouvernement congolais en ce qui concerne la justice transitionnelle. Dans un post sur X, le prix Nobel déplore le fait que le régime du Président Félix Tshisekedi tarde à concrétiser les réformes nécessaires pour lutter efficacement contre l’impunité, malgré les engagements pris.
Mukwege fait remarquer que le programme d’actions du gouvernement 2024-2028, ne contient qu’une mention cosmétique à la justice transitionnelle. «Cela démontre qu’il n’y a pas une réelle volonté politique du régime en place pour faire avancer la justice transitionnelle en RDC», argue-t-il, soulignant que l’impunité des crimes passés alimente les atrocités qui se répètent encore aujourd’hui.
Mukwege qui avait salué en 2020 la volonté affichée par Félix Tshisekedi de placer la justice transitionnelle au cœur de son agenda, constate que les avancées concrètes se font toujours attendre. Il fustige également le retard dans la mise en place du Fonds national de réparations (FONAREV) qui est pourtant essentiel pour les victimes. De plus, souligne-t-il, malgré l’élaboration d’un projet de politique nationale par un comité scientifique, cette dernière n’a toujours pas été adoptée, 14 ans après la publication du Rapport Mapping des Nations Unies qui documentait les crimes les plus graves commis en RDC entre 1993 et 2003.
Le Mukwege estime que cette lenteur et l’absence de réformes substantielles perpétuent un cycle de violences sans fin, où les bourreaux échappent encore à la justice. « L’impunité pour les crimes du passé est l’une des causes majeures de la répétition des atrocités dans notre pays », insiste-t-il insisté. Le médecin appelle à un changement de cap urgent pour répondre aux attentes des victimes et établir une paix durable en RDC.
Osée MABIALA