RDC : L’ECC s’engage dans la reconstruction de la paix et du vivre-ensemble

Dans une lettre pastorale rendue publique ce mercredi 25 décembre 2024, jour de la fête de la Nativité, le révérend pasteur André Bokundoa bo-Likabe, président national de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), annonce le lancement d’un vaste programme de construction de paix et du vivre-ensemble en RDC en 2025.

A l’en croire, ce programme qui mettra en place un nouveau contrat social et spirituel susceptible de faire prévaloir l’unité dans la diversité. «Ce contrat socio-spirituel vise à unir nos efforts pour le bonheur de nous tous, à lutter contre tous les maux dévastateurs qui ont gangrené notre société ces dernières années, notamment le tribalisme, le népotisme, l’égoïsme, le mensonge, la haine, la suppression de l’autre, le non-respect de nos textes, les massacres, le banditisme urbain (Kuluna), les conflits armés, le pillage systématique de nos ressources, etc», précise le président de l’ECC.

Ce dernier soutient que le fondement mythique de la RDC est secoué. «Nous avons perdu nos valeurs sociologiques et spirituelles, socle de notre Mythe fondateur et de notre identité constitutionnelle. Il s’agit de l’amour du prochain, du vivre-ensemble, du partage équitable, du respect des droits et libertés fondamentaux des citoyens et du consensus par le dialogue», explique-t-il. Et d’ajouter : «La Paix devient utopique tant sur le plan du vivre-ensemble interne en tant que peuple que celui du vivre en paix avec nos voisins».

Le pasteur Bokundoa regrette le fait que «pour les uns, le recours aux armes devient la seule voie idoine pour réclamer et défendre leurs droits. Pour les autres, réviser ou changer la Constitution en vigueur devient le leitmotiv d’aboutissement de leurs ambitions. Pour d’autres encore, la révolte pacifique devient la seule façon d’empêcher les initiatives des autres».

Il estime que les populations deviennent les premières victimes de cette confusion. Il en veut comme conséquences: la multiplication des pauvres dépouillés de tout moyen de survie, des boiteux qui ne peuvent pas se réaliser sans la moindre dépendance, des aveugles qui n’ont aucune perspective pour leur devenir et des cœurs brisés qui sont victimes des atrocités.

S’appuyant sur l’Evangile de Luc qui dit: «L’Esprit du Seigneur est sur moi et m’a oint pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres, donner le recouvrement des vues aux aveugles, guérir les cœurs brisés et annoncer une année de jubilé du Seigneur», ce Chef religieux appelle les congolais à l’amour du prochain, au sursaut patriotique et à l’engagement de trouver des consensus apaisés pour faire face aux défis de notre ère. Pour lui, personne ne saurait bâtir le destin prophétique de ce grand Congo sans le concours des autres et dans la division.

Rémy NSIMBA

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