Guerre dans l’Est | Quand l’art devient résistance : un spectacle culturel pour éveiller les consciences

Une chorale entonnant des chants puissants, une scène de théâtre dépeignant l’intrusion brutale d’un ennemi semant la terreur avant d’être vaincu, et une salle comble rythmée par un élan patriotique… La soirée culturelle animée par la chorale Monseigneur Luc Gillon a été bien plus qu’un simple spectacle. Elle a été un message vibrant, un cri de ralliement dans un contexte où la RDC fait face à des menaces multiformes.

L’événement de ce 15 mars, qui s’est déroulé en présence du ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, de plusieurs députés et d’une foule venue de divers horizons, s’inscrivait dans le cadre du lancement du Front Culturel, une initiative liée à la campagne « CONGOLAIS TELEMA ». Celle-ci, lancée le 1ᵉʳ mars 2025 par la Première ministre Judith Suminwa au studio Maman Angebi de la RTNC, vise à mobiliser les Congolais contre l’agression rwandaise, le pillage des ressources minières et les velléités de balkanisation du pays.

Prenant la parole, la ministre de la Culture a souligné la force de l’art comme outil de résistance et de résilience. « Pendant que notre pays traverse des temps troubles, une force silencieuse se révèle : notre culture », a-t-elle déclaré. Elle a insisté sur le fait que la séance culturelle d’éveil patriotique « n’est pas qu’un événement. C’est un cri du cœur », appelant chaque Congolais à se rappeler que « notre culture est bien plus qu’un simple art. C’est notre mémoire, notre voie, notre âme collective ».

Face à une guerre injuste imposée à la RDC, la ministre a affirmé que l’art devient un langage universel, un catalyseur d’unité et d’espoir. « Nos artistes sont les gardiens de cette voix », a-t-elle poursuivi. « À travers leurs œuvres, ils racontent nos luttes, expriment nos douleurs, chantent nos rêves. Leurs talents ne se limitent plus à l’esthétique. Ils éveillent en nous ce feu sacré, cette fierté d’être Congolais ».

Dans cette dynamique, la ministre a évoqué le concept « TOZ’ART ELONGO NA FARDC », qui symbolise la solidarité entre les artistes et les forces armées. « Quand les armes défendent nos frontières, l’art défend nos valeurs, notre unité et notre identité », a-t-elle expliqué, insistant sur le rôle clé de la culture dans le renforcement du sentiment national.

Elle a également salué l’engagement du gouvernement, en particulier celui du ministre Patrick Muyaya, soulignant que « cette séance culturelle d’éveil patriotique est une démonstration claire que les médias, alliés à la culture, sont des outils puissants pour éveiller les consciences et renforcer l’unité nationale ».

Par ailleurs, la ministre a plaidé pour une intégration plus forte de l’art dans l’éducation. « Nos écoles doivent intégrer les arts dans leur programme non seulement pour révéler des talents, mais surtout pour insuffler à notre jeunesse les valeurs de solidarité, de courage et de citoyenneté », a-t-elle insisté.

Elle a aussi exhorté à transformer les festivals et spectacles en espaces d’engagement : « Nos expositions, nos spectacles doivent devenir bien plus que des lieux de divertissement. Ils doivent être des creusets où notre jeunesse se rassemble et s’engage pour un avenir de paix et de justice », a-t-elle martelé.

En saluant la vision du Chef de l’État, qui a récemment promulgué la loi sur la politique culturelle en RDC, la ministre a conclu sur un appel à l’unité. « En ce temps de crise, souvenons-nous que la culture est une arme pacifique mais redoutable », a-t-elle rappelé. « Elle peut consoler, rassembler et inspirer. Mais elle peut aussi dénoncer, éveiller et résister face à l’oppression ».

Alors que la RDC traverse une période cruciale de son histoire, cet éveil culturel s’impose comme un vecteur essentiel de mobilisation nationale. « Faisons de l’art et de la culture les piliers de notre renaissance », a-t-elle exhorté avant de conclure par un vibrant appel : « Que chaque chanson, chaque scène de théâtre, chaque peinture ou éclat de rire devienne une pierre posée sur le chemin de la paix et de la fierté nationale ».

Osée MABIALA

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