Le Panel des Experts de la Société Civile de la République Démocratique du Congo a officiellement saisi le Procureur Général près la Cour de Cassation pour demander l’ouverture d’enquêtes sur « les propos jugés haineux » de Jean-Pierre Bemba Gombo, Vice-Premier Ministre et Ministre des Transports et Communications.
Dans une lettre adressée au Procureur Général, le Panel accuse Jean-Pierre Bemba d’avoir tenu des discours d’incitation à la haine lors de plusieurs interventions publiques, notamment dans les provinces du Mongala, de la Tshopo, du Haut-Uele, ainsi qu’à Kinshasa. Ces propos, selon eux, auraient franchi « la ligne rouge de la haine et de la diabolisation » , en associant certains Congolais, dont l’ancien président Joseph Kabila Kabange, à une nationalité rwandaise.
Des déclarations jugées dangereuses
Le Panel qualifie ces discours de « belligérants, négationnistes, divisionnistes, irresponsables et dangereux », estimant qu’ils menacent gravement la cohésion nationale. Il rappelle que de tels propos sont contraires aux dispositions du code pénal congolais, qui réprime fermement les incitations à la haine.
Pour étayer sa demande, le Panel évoque la condamnation du Pasteur Daniel Ngoy Mulunda en janvier 2021 à trois ans de prison pour des propos similaires. Il met en garde contre les risques d’un précédent dangereux si aucune action n’est entreprise dans ce cas.
Un appel à la vigilance et à l’action
Le Panel insiste sur l’urgence d’agir pour éviter que ces discours, largement relayés par les médias officiels, n’entraînent des conséquences dramatiques pour la stabilité du pays et la sécurité des populations. « Il est impératif de prévenir tout risque de trouble à l’ordre public », souligne-t-il dans sa lettre.
Le Panel appelle le Procureur général à diligenter des enquêtes approfondies pour identifier les responsabilités et garantir que de tels actes ne restent pas impunis.
Dans un contexte politique déjà tendu, cette demande marque une étape importante dans la lutte contre les discours de haine en RDC, rappelant que la préservation de la cohésion nationale reste une priorité absolue.
Osée MABIALA