Cela fait désormais plus de dix jours que Seth Kikuni, ancien candidat à la présidence, est en détention dans les locaux de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Dans un communiqué daté du mardi 10 septembre 2024, Claudel Lubaya estime que l’absence d’accusation formelle contre lui fait de cette situation une «violation manifeste des droits fondamentaux garantis par la Constitution et les traités internationaux sur les droits de l’homme».
Il rappelle que, selon les lois en vigueur en RDC, aucune disposition n’autorise un service de sécurité à détenir un citoyen au-delà du délai légal, même si le crime reproché est d’une extrême gravité. «Il s’agit d’un acte arbitraire qui contredit toute la rhétorique officielle sur l’Etat de droit, de même qu’il remet en question les principes fondamentaux sur lesquels repose notre société», affirme Lubaya. Pour lui, cette détention prolongée «expose également la RDC comme un État violateur des droits de l’homme».
Et Lubaya d’exhorter: «Il revient aux autorités de rétablir Seth Kikuni dans ses droits les plus légitimes en lui rendant sa liberté ou, du moins, en le présentant sans tarder à l’autorité judiciaire compétente afin qu’il soit informé des motifs de son arrestation conformément à l’article 18 de la Constitution». Il souligne aussi l’obligation pour les autorités de garantir à Seth Kikuni ses droits «juridictionnels, notamment celui de bénéficier de l’assistance d’un avocat de son choix, et d’assurer un procès équitable dans le respect des lois de la République».
Pour Lubaya, ce type de « dérive risque de fragiliser davantage la confiance des citoyens dans les institutions et d’écorner l’image du pays sur la scène internationale».
Osée MABIALA